A) Transition agricole et alimentaire
Pour de multiples raisons, les dysfonctionnements, vulnérabilités et la nécessaire transition du système agroalimentaire
interpellent aussi les métropoles.
B) Intelligence artificielle
Au-delà des usages plus ou moins contrôlés de ChatGPT, l’IA interroge l’organisation et le management des services, et doit inciter à la vigilance sur le bien-être au travail et l’engagement des collaborateurs.
Deux ou trois ans seulement en arrière, il aurait sans doute été difficile d’imaginer une rencontre BEST sur le thème de l’agriculture et de l’alimentation. Je pourrais certes invoquer certaine logique gastronomique dijonnaise voire bourguignonne pour justifier ce choix. Mais je ne doute pas que mes collègues auront aussi perçu l’importance politique que la Métropole accorde à ce sujet, avec son projet de transition alimentaire conçu pour articuler deux ambitions également fortes : mieux produire et mieux manger.
Nos intervenants l’ont montré : pour réformer le modèle agro-industrialisé et mondialisé qui domine aujourd’hui et réhabiliter la part « territoriale » de notre système alimentaire, nous, métropoles, avons incontestablement un rôle à jouer, sur trois leviers : le développement de l’agro-écologie, les changements de comportements et la réduction du gaspillage. Je les remercie chaleureusement d’avoir brillamment documenté et problématisé la transition agro-alimentaire à laquelle nous devons tous, et sans délai, nous atteler.
Cette rencontre nous a également permis de mieux comprendre les défis que pose l’intelligence artificielle à nos organisations. Reconnaissons que, pour l’heure, nous tâtonnons un peu ! Mais je retiens que l’expérimentation doit être encouragée, en partant des besoins de l’organisation et non des performances des technologies disponibles. Je me félicite également que notre partenaire France urbaine se soit saisie à son tour du sujet : nos réflexions et notre apprentissage ne font que commencer.
Jean-Gabriel MADINIER, directeur général des services de la Ville de Dijon et de Dijon Métropole
PROGRAMME
Enjeux globaux de la transition agroalimentaire
Le système alimentaire
Définition de la notion de système alimentaire et présentation dynamique du système contemporain, produit de l’histoire du couple agriculture / alimentation. Face à un excès d’agro-industrialisation et de mondialisation, il est nécessaire de promouvoir une nouvelle révolution agricole (la troisième), à caractère agro-écologique, dans laquelle les villes et les métropoles ont de nombreuses cartes à jouer.
> Henri Rouillé d’Orfeuil, agronome, économiste, membre de l’Académie d’agriculture de France.
Le volet agro-alimentaire du Pacte vert pour l’Europe
1) Le Pacte vert pour l’Europe est la stratégie de l’UE pour atteindre la neutralité climatique à l’horizon 2050. L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) a évalué les impacts marchands et non marchands de son volet agro-alimentaire. Ce travail permet notamment de comparer les impacts de l’agro-écologie, la réduction des pertes et du gaspillage, l’évolution des régimes alimentaires.
2) Ces leviers impliquent des changements profonds qui interrogent les politiques publiques, notamment dans les domaines du foncier agricole, des importations et de la demande alimentaire.
> Hervé Guyomard, directeur de recherche à l’INRAE.
Trois exemples d’action territorialisée
Reconnecter les comportements alimentaires et la production locale en s’appuyant sur la restauration collective
Dans la métropole de Dijon, la restauration collective sert 15 millions de repas par an dont seulement 7% de produits locaux. Il y a donc une déconnexion complète entre la fabrication des repas, le terroir et les saisons, à laquelle il faut remédier.
Intervention à deux voix.
1) Les travaux de recherche portés par l’INRAE : un appui scientifique, une méthode et une stimulation pour porter une politique ambitieuse. Comment faire évoluer les comportements alimentaires pour aligner goût, qualité nutritionnelle, respect de l’environnement, soutien au secteur agricole.
> Justine Dahmani, doctorante alimentation durable en restauration scolaire – INRAE.
2) ProDij : une stratégie alimentaire systémique qui met l’alimentation au cœur du projet de territoire de Dijon Métropole. La légumerie métropolitaine est sa pierre angulaire.
> Fabrice Chatel, DGA Dijon Métropole en charge de la transition climatique.
Mesures d’aide alimentaire : la Caisse alimentaire commune de Montpellier
Depuis juillet 2021, 25 organisations du territoire montpelliérain, dont la Ville et la Métropole, se sont regroupées pour concevoir une expérimentation de démocratie alimentaire et de transformation du système alimentaire territorial.
> Olivier Nys, DGS de la Ville et de la Métropole de Montpellier.
> Marie-Clémentine Foussat, chargée de mission Conduite de projets alimentaires innovants à la Ville de Montpellier.
> Pauline Scherer, sociologue, membre du collectif Territoires à vivreS.
Préservation du foncier agricole : quelle contribution des métropoles ?
Illustration à travers le chantier SCOT / PLUIH dans le Grand Reims, dans le contexte ZAN.
> François Mengin Lecreulx, DGS de la Ville de Reims et de Reims Métropole.
L’intelligence artificielle
L’IA se met au travail
Les hauts et les bas de l’IA, d’une décennie à l’autre. Les emplois menacés, ou pas. Comment intégrer l’IA dans les stratégies organisationnelles et managériales.
> Yann Ferguson, sociologue, directeur scientifique du LaborIA. Membre du Partenariat mondial pour l’intelligence artificielle (PMIA).
Et aussi…
Dans le palais des Ducs de Bourgogne
Rencontre avec François REBSAMEN, maire de Dijon et président de la métropole de Dijon, visite des salles de prestige
du palais et visite « condensée » du Musée des Beaux-Arts (le 1er étage dans son ensemble en terminant par la salle des Tombeaux).
Dîner à la Brasserie des Beaux-Arts privatisée, précédé par une dégustation apéritive de grands vins de Bourgogne
Photo Elliott Brown // Flickr https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/